English version

Visit the English version of the Ridgey Didge site
Ridgey Didge : bouviers australiens, working kelpies, terriers autraliens

Ridgey Didge

Bouvier australien - Working kelpie - Terrier australien

Ridgey Didge sur Youtube Diana Macle, éleveuse de Ridgey Didge, sur Facebook
Elevage de chiens de travail australiens LOF, Ridgey Didge

Nos working kelpies

Le working kelpie : Paddock dog et/ou Yard dog ?

Dans son célèbre ouvrage, "Le Kelpie", l’éleveur Tony Parsons consacre un chapitre sur la sélection de chiens spécifiquement pour le travail en parc. Il s’inquiète de la mode actuelle d’élever ce type de Kelpie, tout simplement pour remporter des concours troupeaux en Australie.

Préserver les caractéristiques qui différencient le kelpie de toutes les autres races canines

Préserver les caractéristiques qui différencient le kelpie de toutes les autres races canines

Quand Tony Parsons était jeune, la plupart des stockmen (hommes chargés du bétail), utilisaient leurs chiens pour travailler sur troupeau dans des espaces ouverts (paddock). Des Kelpies travaillaient parfois en parc (yard), cependant leurs aptitudes dans ce domaine n'étaient pas une grande priorité. Les chiens faisaient ce qu'il y avait à faire sans tralala. Mais à l'heure actuelle, l'objectif de certains concours troupeaux en Australie vise à montrer les capacités des Kelpies en parc.

D'après Tony Parsons, des amateurs de la race qui n'ont pas obtenu de résultats dans les épreuves favorisant des chiens avec un bon encerclement ont décidé de focaliser sur les concours avec des épreuves rappelant le travail en parc (yard dog trials). Ces compétitions sont devenues une obsession pour certains, qui élèvent des chiens uniquement pour briller dans ce contexte.

Selon Tony Parsons, l'apparition de ces lignées de yard dog est à craindre, car la grandeur du Kelpie est au contraire caractérisée par sa polyvalence. Il espère que ces yard dogs tomberont uniquement entre les mains de personnes recherchant spécifiquement ce type de Kelpie ; faute de quoi beaucoup de bergers seront très déçus.

A noter que la distance des recherches de certains concours troupeau traditionnels en Australie a déjà été réduite afin de permettre aux yard dogs de participer. Pour Tony Parsons, il s'agit d'un pas en arrière qui nuira aux aptitudes du Kelpie. "Beaucoup de bergers modernes ne voient pas l'intérêt d'avoir des chiens capables de faire de grandes recherches (paddock dogs). Des milliers rassemblent leur bétail à moto ou en 4x4 et lâchent uniquement leurs chiens quand ils sont tout près des animaux."

Mais il existe encore beaucoup de fermes où les paddock dogs sont indispensables.
"L'utilisateur de chien de troupeau que je suis, souhaite préserver les caractéristiques qui différencient cette race de toutes les autres. Je peux imaginer comment un agriculteur écossais ou néo-zélandais réagirait à l'idée d'accorder moins d'importance au travail à distance".

D'après Tony Parsons, si un berger recherche un chien avec plus de puissance que les lignées avec de l'oeil, il suffit de sélectionner dans ce sens, tout en conservant la concentration. Il est contre l'idée d'avoir uniquement des chiens spécialisés pour telle ou telle fonction particulière.

L'intérêt de la polyvalence

Autrefois, les meilleurs Kelpies faisaient tout. Les chiens les plus performants de l'éleveur réputé, Frank Scanlon, travaillaient sur les routes, dans les collines et en parc. Et il y a plus de 100 ans, les meilleurs chiens de concours de John Quinn remplissaient des tâches, diverses et variées sur sa ferme. On peut donc se poser des questions sur les qualités des paddock dogs aujourd'hui et/ou les compétences de leurs propriétaires. Selon Tony Parsons, un bon dresseur de chien de troupeau devrait arriver à apprendre à un paddock dog à travailler en parc. En effet, un Kelpie qui est capable de conduire plusieurs centaines de brebis sous un soleil de plomb dans un milieu inhospitalier est sans aucun doute un chien de première ligne. On peut éventuellement justifier la mise en place de lignées un peu différentes pour travailler sur bovins, où plus de puissance peut être requise, mais il n'y a pas de raison d'avoir des chiens uniquement pour le travail à l'extérieur ou en bergerie. Tony Parsons n'est pas le seul éleveur de cet avis car il y a des chiens en Australie qui obtiennent de bons résultats quel que soit le type de concours (traditionnel sur trois brebis ou épreuves en parc).

Le travail en parc

Tony Parsons nous rappelle que chercher à déplacer des moutons aussi rapidement que possible (à l'instar des concours en parc) est une forme de maltraitance. En effet, le rôle d'un chien est de nous permettre de manipuler les bêtes avec fermeté mais dans le calme. "Je n'aime pas voir des brebis courir inutilement, mordues par des chiens, conduites trop vite ou brassées dans les parcs. Trop souvent on met des tas de chiens ensemble qui essaient de faire le boulot qu'un ou deux chiens bien dressés pourraient réussir sans difficulté." Le travail en parc inclut trier des brebis, les déplacer d'un parc à un autre, et puis finalement les pousser dans la bergerie pour la tonte. La première règle à respecter est de limiter le nombre de chiens dans le parc au strict minimum nécessaire pour faire le boulot. Des chiens en trop peuvent gêner le travail des meilleurs individus et rendent les brebis folles.

La technique du backing

La technique du backing

Tony Parsons a moins d'affection pour le backing que certains de ses confrères contemporains. Il semblerait que beaucoup pensent qu'on ne peut pas utiliser un chien en parc sans le faire grimper sur le dos des brebis. Pour Tony Parsons, c'est sympa d'avoir des chiens capables de faire du backing, mais on devrait uniquement leur demander de le faire quand on n'a pas d'autre solution. Cette technique peut être très utile, par exemple quand on cherche à faire avancer des brebis dans un couloir pour les mettre dans une bétaillère ou à l'inverse pour les décharger. Si un troupeau se bloque à la porte d'un camion, on peut ainsi envoyer son chien sur les dos des brebis vers les meneuses pour provoquer le mouvement. Mais beaucoup de tâches effectuées en parc ne nécessitent pas l'intervention du chien sur les moutons.

S'il admet que certaines lignées de Kelpies font du backing avec plus de facilité, Tony Parsons estime que le dressage reste encore le meilleur moyen d'obtenir un chien capable d'exécuter cette action. En outre, il s'oppose vivement à l'utilisation inutile et illimitée du backing pour les raisons suivantes. Premièrement, le backing sollicite bien plus les articulations d'un chien que le fait de simplement se déplacer derrière le troupeau ; donc si vous tenez à votre Kelpie, réduisez le backing au strict minimum. Ensuite, un assez grand chien qui marche sur les dos d'agneaux engraissés, provoquera des contusions, abîmant ainsi des carcasses, destinées à la consommation. Enfin, la qualité de la laine des brebis doit également être préservée de la poussière afin de répondre aux attentes du marché du textile.

Pour conclure, Tony Parsons nous rappelle que le rôle principal du Kelpie était de rassembler de gros troupeaux de moutons et de les déplacer sur de grandes distances – pas celui d'un chien qui travaillait exclusivement en parc. L'objectif actuel de certains éleveurs de transformer le Kelpie en l'ultime yard dog pour la gloriole devient ainsi très préoccupante. Les qualités de la race – telles qu'une forte concentration, et une capacité à faire de grandes recherches – pourront être rapidement compromises.